Que sont les infrastructures végétalisées ?

Les infrastructures végétalisées, aussi appelées infrastructures vertes, regroupent l'ensemble des pratiques de verdissement du territoire (aménagements paysagers, parcs, ruelles vertes, agriculture urbaine, etc.) ainsi que les phytotechnologies (toits verts, bandes riveraines, marais filtrants, haies brise-vent, systèmes de biorétention, phytoremédiation, etc.). Ces infrastructures reposent sur l'utilisation de plantes vivantes pour résoudre ou, à tout le moins, atténuer différentes problématiques environnementales comme la présence d'îlots de chaleur,  la pollution aérienne, l'érosion des sols et la dégradation de la qualité de l'eau. Les services écologiques ainsi rendus sont multiples et ont des répercussions positives sur la qualité de l’environnement, la santé publique et le potentiel socio-touristique des lieux aménagés, sans oublier d’importantes retombées économiques.

Dans le contexte actuel de changements climatiques, les infrastructures végétalisées ont l'avantage d'agir à la fois sur la source du problème (présence excessive de CO2 dans l'atmosphère) et sur ses impacts. Ces infrastructures sont de plus en plus présentes dans les municipalités québécoises, et on s'attend à ce que cette tendance s'accélère dans les prochaines années. L'acquisition de connaissances sur la performance des infrastructures végétalisées dans le contexte climatique québécois et la formation de personnel qualifié pour la planification, l'aménagement et l'entretien de ces dernières constituent des éléments clés pour favoriser leur utilisation à plus grande échelle.

Quelques exemples d'infrastructures végétalisées

Toit vert

Un toit vert est un toit plat ou en pente auquel on a ajouté un substrat et des végétaux ainsi que des couches assurant le drainage et la protection de la surface du toit. Il existe 2 grands types de toits verts, qui se déclinent en diverses variantes, soit les toits verts extensifs et les toits verts intensifs. Les toits verts extensifs sont caractérisés par leur légèreté (épaisseur de substrat d'environ 10 cm) et leur faible coût de construction et d'entretien. En contrepartie, les plantes qui peuvent y être cultivées se limitent généralement à quelques espèces de crassulacées et de bryophytes ou à certaines herbacées.Les toits verts intensifs, quant à eux, nécessitent une couche de substrat d'au moins 30 cm d'épaisseur et peuvent supporter la croissance d'une grande variété d'espèces végétales, parfois avec l'aide d'un système d'irrigation. Ce type de toit est cependant plus coûteux et beaucoup plus lourd, ce qui limite son utilisation sur certains bâtiments. Les toits verts nourriciers et les toits aménagés comme des terrasses végétalisées sont des exemples de toits verts intensifs.

Mur végétal

Un mur végétal est un mur (intérieur ou extérieur) conçu pour supporter la croissance de plantes. On diviser les murs végétaux en deux grandes familles: les façades avec végétales et les murs vivants. Les façades végétales existent depuis des centaines d'années et sont conçues pour offrir un support vertical à la croissance de végétaux qui sont implantés dans le sol à la base du mur. De leur côté, les murs vivants ont été développés beaucoup plus récemment, et sont constitués de plantes directement enracinées dans le support vertical et qui croissent donc directement dans le mur.

 

Biorétention

La biorétention vise à capter et à traiter le ruissellement provenant des précipitations grâce aux propriétés chimiques, biologiques et physiques des plantes et des sols. Il existe différents systèmes de biorétention:

  • Une cellule de biorétention consite en une dépression aménagée pour pouvoir capter les eaux de pluies s’écoulant d’une surface imperméable adjacente grâce à un agencement durable de plantes herbacées, d'arbustes et d'arbres. Cette cellule permet l'infiltration partielle ou complète de l'eau dans le sol.
  • Les noues sont plutôt des fossés plus évasés et moins profond se trouvant généralement dans des secteurs résidentiels le long d’une habitation, d’une route ou un parking et permettant de retenir et d’acheminer les eaux de ruissellement dans un exutoire, mais d’également permettre de les traiter par la filtration des plantes et du sol.
  • En revanche, les bassins de rétentions sont des dépressions végétalisées qui font souvent partie intégrante du réseau d’égout pluvial et sont généralement placés en aval des eaux de ruissellement pour permettre de les retenir

Marais filtrant

Un marais filtrant est un écosystème recréé artificiellement, constitué d’un milieu de croissance inondé ou saturé en eau et propice à l’établissement de macrophytes, pour le traitement des eaux usées au moyen d’une combinaison de processus physiques, chimiques et biologiques.

Bande riveraine

Une bande riveraine est une bande de terre d'une largeur variable (idéalement 10 à 15 mètres) située entre le milieu aquatique et le milieu terrestre pour protéger les habitats et la faune aquatique et terrestre. Elle peut prendre la forme d'une zone tampon laissée à l’état naturel ou être aménagée à l'aide de techniques de stabilisation spécialisées par la plantation de végétaux adaptés à cette utilisation. Les bandes riveraines sont présentes à la fois en milieu agricole et en milieu urbain.

Phytoremédiation

La phytoremédiation est une technique de dépollution des sols, sédiments, boues ainsi que de l’eau de surface ou souterraine et de l’air contaminés en utilisant des plantes et les microorganismes qui leurs sont associés. Cette technologie utilise le métabolisme des plantes pour fixer, dégrader, accumuler et/ou extraire des polluants, comme des molécules organiques et inorganiques ou des métaux qui sont similaires aux nutriments nécessaires à la croissance de ces plantes.

Pratiques de verdissement

Les pratiques de verdissement peuvent prendre plusieurs formes. Par exemple, les aménagements paysagers comprennent un ensemble de végétaux utilisés pour embellir l'environnement: pelouses, plantes annuelles, vivaces, arbustes, arbres, etc. L'aménagement de ruelles vertes, la plantation d'arbres pour augmenter la canopée, et l'agriculture urbaine sont également des pratiques de verdissement. Si les objectifs principaux de ces pratiques de verdissement sont variés (esthétisme, qualité de vie, alimentaire, etc.), ils ont néanmoins plusieurs bienfaits sur l'environnement et la santé humaine. Ces aménagements peuvent être situés chez des particuliers, ou encore dans l'espace public comme c'est le cas pour les parcs, les jardins communautaires et les terrains sportifs naturels.